9 août 2010

Déchéance de nationalité : Crime contre l’Histoire, la Politique et le Droit



Déchéance de nationalité :

Crime contre l’Histoire,

la Politique et le Droit



par


Alexandre Gerbi

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Les Français d’origine africaine sont des Français à part entière. Pas seulement pour les raisons invoquées généralement. Aussi parce que les Africains ne cessèrent d’être Français, il y a un demi-siècle, que parce que l’Etat français leur refusa de l’être.

Après avoir combattu héroïquement pour la France pendant les deux guerres mondiales, la plupart des Africains aspiraient à l’égalité dans la fraternité avec leurs compatriotes métropolitains qui, d’ailleurs, y consentaient dans leur écrasante majorité, comme le prouvèrent les résultats du référendum consécutif à ce que nous avons appelé ailleurs « la Révolution de 58 ». En détruisant l’unité franco-africaine, en refusant l’égalité et la citoyenneté aux Africains, le Chef de l’Etat, Charles de Gaulle, trahit donc à la fois les Africains, les Métropolitains, l’Afrique et la France.

Il faut le rappeler avec force et inlassablement : être d’origine africaine en France aujourd'hui, c’est être d’une origine qui n’est étrangère que parce que la Ve République blanciste en décida ainsi, et l’imposa aux Africains.

Par conséquent, lorsque Nicolas Sarkozy prétend déchoir de leur nationalité française des citoyens d’origine africaine (car ce sont évidemment des citoyens d’origine africaine que cible, de fait, la mesure présidentielle), il s’apprête en réalité à renvoyer ces hommes à une citoyenneté qui n’est étrangère que parce qu’elle fut jadis voulue telle, et imposée comme telle, de façon antidémocratique et anticonstitutionnelle (Affaire gabonaise, 1958 ; Loi 60-525, 1960), à leurs parents et grands-parents.

De là, qui ne voit que le projet sarkozyen est à la fois scandaleux, odieux et monstrueux, en termes d’Histoire, de Politique et de Droit ?


Alexandre Gerbi




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1 Comments:

At 15/8/10 20:02, Blogger Sophie de Clauzade said...

Cependant, faut-il faire ainsi l'amalgame, dans la politique française, entre sévérité envers les abus en quelque sorte "de nationalité" (en l'occurrence de la part de ceux des Français qui, ayant récemment pris la nationalité française, se livreraient à des violences extrêmes explicitement dirigées contre les forces de sécurité de leur nouveau pays, en toute incohérence) et politique raciste ?
Cette punition concernerait en effet les Français d'origine étrangère, certes, mais en même temps "ayant acquis la nationalité depuis moins de dix ans", comme c'est déjà le cas notamment pour les responsables d'actes terroristes. Bien qu'il était prévisible que l'annonce d'une telle mesure soit de nature à être interprétée comme discrimante ou discriminatoire, il serait ev!N0$K.xcessif et injuste de taxer le gouvernement de "raciste"
Le Président n'est-il pas lui-même, comme la plupart
des Français à des stades divers, d'origine immigrée ? Une telle mesure se comprendrait de la part de notre gouvernement, sans doute, avant tout dans le contexte actuel de politique de prévention et de lutte contre des bandes et des filières qui sont unanimement reconnues comme devant être neutralisées.
Elle pourrait cependant être étendue évidemmemt aussi, par principe, à tout Français responsable des mêmes actes, ainsi d'ailleurs que pour
tout acte visant tout représentant de l'Etat. Sans doute cependant cherche-t-elle à avoir un effet dissuasif fort. De toutes façons, elle sera examinée par le Parlement et soumise aux contrôles juridiques.
Cordialement

 

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