Crise de la zone euro :
suicidaire orthodoxie
par
Alexandre Gerbi
La politique complètement folle
conduite par le gouvernement espagnol et qui pousse le peuple dans la rue
devrait être immédiatement arrêtée. Mais il se trouve que cette politique folle
est voulue par Bruxelles.
Comme je l’écrivais déjà
il y a deux ans dans Rue89, et encore
en septembre dernier sur le blog
Fusionnisme, il est grand temps que la banque centrale européenne change de
politique. Au besoin, il serait bon que chacun soit prêt à descendre dans la
rue pour y contraindre la BCE.
Les choses allant de mal en pis à
mesure que les mois et les années passent, il faut d'urgence que la BCE verse, en trois
tranches, 2000 à 3000 milliards d’euros (
sans
contrepartie, c’est-à-dire sans bons du trésor en échange, contrairement à la
pratique habituelle - cf. nos précédents articles) afin de relancer les économies grecque,
espagnole et portugaise, ainsi que tous les pays de la zone euro. Car même
l’Allemagne a besoin d’une politique de relance, quand on sait les millions de
travailleurs pauvres que compte ce pays pourtant régulièrement cité en modèle.
La première tranche permettra :
-
de nationaliser les banques en difficulté
- de nationaliser certaines unités de production
industrielle stratégique (acier, automobile, savoir-faire dans tous les
domaines)
-
d’aider les états à rembourser une partie de leurs
dettes
- de faire de l’euro un outil de relance de l’activité, notamment
par la facilitation du crédit en particulier auprès des petites et moyennes
entreprises.
Mécaniquement, un tel recours à
la planche à billets devrait conduire l’euro à connaître une légère érosion
face aux autres devises, ce qui accroîtra la compétitivité des entreprises de
la zone euro.
La seconde tranche, débloquée
dans les deux ans, permettra d’accompagner le processus, en poursuivant sur les
mêmes lignes, mais aussi en lançant de grand travaux et finançant la recherche
et surtout dans le lancement de partenariats étroits (en particulier dans le
domaine de la scolarisation, la santé, l’économie) proposés aux Etats
africains, l’Afrique étant le partenaire principal et incontournable de
l’Europe pour les prochaines décennies.
La troisième tranche, débloquée
dans les cinq ans, permettra de prolonger ces différentes actions.
Evidemment, si ces plans se
révèlent efficaces, rien n’empêchera de procéder au versement de nouvelles
tranches, pour poursuivre l’aide au développement général…
Ceux qui nous dirigent seront-ils
assez fous pour refuser cette solution, au nom d’un dogmatisme monétariste
absurde, jusqu’à détruire l’euro plutôt que de s’en servir « hors des
clous » ? Quitte à basculer ainsi nos économies, une fois l’euro disparu,
dans le désastre…
Alexandre Gerbi
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