21 févr. 2012

En l’honneur du Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

Spéciale dédicace à Serge Letchimy et Claude Guéant







En l’honneur du Cinquantenaire

de l’indépendance de l’Algérie





par


Alexandre Gerbi





En l’an 2012, 50e anniversaire de l’indépendance algérienne, au fil des mois, en marge du mensonge d’Etat, devant l’imposture à la fois internationale et intime, le blog Fusionnisme rappellera ce qui fut. Opiniâtrement. Et avec toute la calme passion qui sied à ce dantesque sujet…



L’historiographie prend soin, depuis des décennies, de dissocier indépendance algérienne et indépendances des Etats d’Afrique subsaharienne.

Evidemment, étudier indépendamment l’une, l’indépendance algérienne, et les autres, les indépendances subsahariennes, permet de cacher la vraie nature du drame qui se noua en Algérie, pendant la période 1958 (ou 1954, ou 1945 etc.) -1962, et plus vastement en Afrique.

Au contraire, articuler l’une et les autres permet de dévoiler l’insoutenable. C’est pourquoi le silence est préféré par le Système, nourri de contrevérités et d’amnésie.

En manière de réponse, depuis des années, le Mouvement Fusionniste s’emploie à mettre à nu le phénomène de la décolonisation dans son ampleur transcontinentale, de part et d’autre du Sahara. Mais aussi, par petites touches, à l’échelle intercontinentale, puisque notre sujet embrasse aussi l’Indochine et les anciens Comptoirs des Indes. Sans parler de tous les océans, où la France demeure d’ailleurs toujours présente, d’ailleurs, à l’heure qu’il est…

En ce 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le blog Fusionnisme, fidèle à lui-même, est tenu d’annoncer la couleur. La voici, donc.

L’an 2012 sera probablement marqué par les hypocrisies habituelles, telles qu’on les vit s’éployer en 2010, Cinquantenaire des indépendances subsahariennes. Selon toute vraisemblance, cette année encore, intellectuels, politiques et dans une moindre mesure, médias, nous serviront, la bouche en cœur, le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». En omettant scrupuleusement, comme il se doit, de signaler l’Affaire gabonaise (1958), la Loi 60-525 (1960), et bien sûr l’Affaire d’Algérie (1958 ou 1954-1962), en autres pivots de l’imposture. Gigantesque. Dont notre époque étouffe et dont meurt la France et, quoique diversement, l’Afrique et le monde...

Alors, dans ce brouhaha, dans cette confusion tragique, face à ce vol au ras des pâquerettes si dérisoire, si veule, si destructeur, le blog Fusionnisme va s’autolabourer. Pour compenser, un peu.

S’autolabourer, c’est-à-dire, régulièrement, à la faveur de cette année anniversaire, en marge des commémorations convenues de l’indépendance de l’Algérie, republier un florilège de la centaine d’articles parus depuis cinq ans sur le blog Fusionnisme, dans le sillage de la sortie de Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine, Imposture, refoulements et névroses (Ed. L’Harmattan). Sans préjudice d’interventions supplémentaires d’amis ou de l’auteur.

Pour commencer la série, De Hitler au largage des Africains s’est imposé.

Au feu nourri que nous cherchons à déchaîner sur De Gaulle, figure historique abusivement glorifiée, ce texte livre un premier axe fondamental : la référence à l’hitlérisme et, au delà, à la dérive folle que Claude Lévi-Strauss fustigea, en vain, dans les années 1950. C’est pourquoi Lévi-Strauss suivra Hitler et précédera Césaire, dans cette ouverture fusionniste de l’année 2012, Cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, terre aimée et populations martyres.


A.G.



De Hitler

au largage des Africains




par


Alexandre Gerbi

.




Le général de Gaulle et les hommes politiques métropolitains qui organisèrent la prétendue « décolonisation » avaient forcément lu Mein Kampf. « Tout Français doit lire ce livre » avertissait le maréchal Lyautey.

« Un Etat africain sur le sol de l’Europe »

Or on lit dans le livre de Hitler, publié en 1925-1926 :

« (…) la France est, et reste, l’ennemi que nous avons le plus à craindre. Ce peuple, qui tombe de plus en plus au niveau des nègres, met sourdement en danger (…) l’existence de la race blanche en Europe. Car la contamination provoquée par l’afflux de sang nègre sur le Rhin, au cœur de l’Europe, répond aussi bien à la soif de vengeance sadique et perverse de cet ennemi héréditaire de notre peuple qu’au froid calcul du Juif, qui y voit le moyen de commencer le métissage du continent européen en son centre et, en infectant la race blanche avec le sang d’une basse humanité, de poser les fondations de sa propre domination. Le rôle que la France, aiguillonnée par sa soif de vengeance et systématiquement guidée par les Juifs, joue aujourd’hui en Europe, est un péché contre l’existence de l’humanité blanche (…) [l’]envahissement [de la France] par les nègres fait des progrès si rapides que l’on peut vraiment parler de la naissance d’un État africain sur le sol de l’Europe. »

Le venin et ses brûlures

Hitler avait de bonnes raisons de cracher son venin. A l’époque, en effet, et selon un crescendo jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la propagande officielle française proclamait fièrement l’égalité des races et, si elle ne l’appliquait encore que très imparfaitement, joignait le geste à la parole, en nommant des Nègres ministre (Blaise Diagne) ou vice-président de l’Assemblée nationale (Gratien Candace).

Vingt à trente ans plus tard, nombre d’analyses, de stratégies et de motifs parfois contradictoires présidèrent à la décolonisation. Parmi eux, la crainte de la « bougnoulisation » de la France (selon l’expression, en coulisses, de Charles de Gaulle) et, partant, de l’Europe, tint une place éminente.

L’éviction des populations d’Afrique répondait-elle, selon des voies souterraines, aux anathèmes du Führer ? En substituant l’alliance européenne à l’alliance africaine au lieu de l’y ajouter, sacrifia-t-on à d’obscurs démons ?

De Gaulle expliquait en Conseil des ministres, en 1962 : « Cette Europe, il faudra bien qu’elle se bâtisse un jour. On en parle depuis Jules César, Charlemagne, Othon, Charles Quint, Louis XIV, Napoléon, Hitler. »

« La France ne serait plus la France »

Au même moment, avec l’appui ou le consentement silencieux de ses alliés, le Général achevait le démantèlement de l’ensemble franco-africain. En choisissant d’offrir l’Algérie au FLN, meilleur garant d’un divorce franco-algérien irréversible.

Au nom d’un principe que l’ermite de Colombey, revenu aux affaires par un putsch militaire et sur un programme totalement inverse, avait énoncé à l’Elysée, in petto, en 1959 :

« Il ne faut pas se payer de mots ! C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

Terrible héritage.

Alexandre Gerbi


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1 Comments:

At 21/2/12 17:15, Blogger Sophie de Clauzade said...

Un tel "autolabourage" vient encorte salutairement et eencore à point nommé. quand le journaliste Alain Rioufol. inquiet de la pauvreté de la donné politique française. demande "s'il y a un médecin ?" (Le Figaro. vendredi 17 février 2012, débats et opinions, bloc-notes, p. 17).

 

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