20 mars 2010

Les intrigues révolutionnaires et sacrificielles de Saint Nicolas Sarkozy

Deuxième tour des élections Régionales




Les intrigues révolutionnaires

et sacrificielles

de Saint Nicolas Sarkozy


par


Alexandre Gerbi
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Les Harkis du Palais Bourbon appellent à la crucifixion électorale de Saint Nicolas Sarkozy, ce dimanche 21 mars 2010.


Dans une très pieuse démarche de sainteté et de martyre républicain, Nicolas Sarkozy s’est mis tête de provoquer une révolution. Mais face à Saint Nicolas Sarkozy se dresse un mur en béton armé de cinq cents mètres d’épaisseur et de plusieurs kilomètres de haut. Un infranchissable calvaire…

Parfaitement au courant que le second de Gaulle a assassiné la France en répudiant sa part africaine et en la vampirisant atrocement, plongeant l’une des premières puissances mondiales et la moitié d’un continent dans d’effarantes régressions politiques, culturelles, économiques et sociales, le mari de Carla Bruni, esprit atypique et ouvert, idéaliste et pragmatique, a échafaudé son plan. La fraternité franco-africaine, tel est le maître-mot qu’il ira répétant, crescendissimo. Car il les sait vitales pour l’avenir de la France, à tout point de vue, autant qu’inévitables, ces grandes retrouvailles franco-africaines. Des banlieues jusqu’au PNB en passant par le rayonnement culturel, linguistique, et le bien-être collectif, Nicolas Sarkozy l’a parfaitement compris : l’Afrique ressemble à une clef, à un incontournable absolu.

Alors Nicolas Sarkozy a échafaudé un plan permettant de gagner sur tous les tableaux : relancer l’unité franco-africaine, sous un angle totalement novateur, c’est-à-dire égalitaire, démocratique et social, bref, républicain.

Au cœur de son dispositif, le Gabon, où il s’est rendu déjà trois fois depuis son élection. Il en fera le foyer de son grand projet égalitaire et fraternel, dont il a jeté les bases, récemment, à Libreville, avec Ali Bongo, excellent symbole de cette Afrique qui a servi la France corps et âme et qu’il s’agit à présent de ne plus flétrir ni décevoir. Un projet dont l’ampleur engage les décennies, bien au-delà de son modeste règne et de celui de Bongo, comme il l’a dit explicitement, dans sa réaliste quoique ambitieuse modestie. La vision du moine-soldat Sarkozy dépasse infiniment l’échelle de l’individu pour se faire celle d’un thaumaturge, en touchant à l’Histoire jusqu’à justifier l’apostolat. C'est-à-dire le sacrifice.


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La révolution exige un socle. L’actuel système, avec lequel il s’agit de rompre fondamentalement, est fondé sur un vaste mensonge désormais connu de tous les initiés. Un gros secret de Polichinelle, en quelque sorte.

Lancer une révolution, c’est donc d’abord en finir avec les affabulations, et dire la vérité. Afin d’arrêter la machine à détruire ce pays que Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa aime tant, avec son cœur de métèque, mi-juif grec, mi-hongrois, et par conséquent, comme il l’a dit lui-même, tellement amoureux de la France par delà les races et les religions, qu’il s’agit de servir dans sa surhumaine grandeur. Sans renier pour autant l’évidence de ses racines gallo-romaines et chrétiennes, puisqu’elles sont si sublimes et si riches, et si évidentes partout où se pose les regards sur la France profonde et qu’on prend le temps de l’écouter.

La terrible épreuve de force, il l’a entreprise contre un système vieux de cinquante ans qui a prétendu réduire la France à une frange trop étroite de ses sensibilités. Sarkozy le métis a décidé d’affronter le blancisme. Mais pour l’heure, il faut bien constater l’écrasante solidité du Système de la Ve République gaullienne et de ses alliés pervers. Le mur est solide autant que gigantesque.

Heureusement l’adepte des t-shirt NYPD est un athlète doublé d’un très fin stratège. Une âme héroïque et romantique lovée dans son goût pour les Rolex et le décorum Disneyland.

Alors face au mur géant de béton il anticipe, multiplie les chausse-trapes, joue des leviers, en crée au besoin. Il truffe de pains de dynamite la muraille qui le surplombe de plusieurs kilomètres, la bombarde dès qu’il le peut. D’instinct, il la sent plus friable qu’on ne pourrait le croire. En mettant progressivement tout en œuvre pour que l’histoire remonte de son bain d’amnésie jusqu’à la surface, Nicolas Sarkozy virevolte tous azimuts et voit déjà s’effondrer le mur. Avec des fortunes diverses, pour le moment...

D’abord il a lancé le débat sur l’identité nationale.

Fin renard, pour mieux enfoncer le clou et orienter les débats dans le sens d’un grand déballage sur la transgression démocratique et républicaine que fut la décolonisation gaullienne, Nicolas Sarkozy a fait en sorte que le débat sur l’identité nationale s’achève pendant l’année de l’Afrique en France, cinquantenaire des « indépendances » africaines… Las !

Que croyez-vous qu’il arriva ? Comme chacun le sait, la gauche et l’extrême-gauche, fidèles alliées du Système, grandes gardiennes des secrets de la Ve République blanciste, bénéficiant de l’aide des gaullistes orthodoxes, ont bloqué et neutralisé le débat, en le réduisant à quelques obscénités.

Bien que le mari de Carla Bruni prône le métissage dans tous ses discours et a toujours proclamé que l’Islam avait toute sa place dans la société française, la gauche unanime dénonça une manœuvre électoraliste visant les immigrés, les musulmans, les Noirs et les Arabes, en même temps qu’un appel du pied au Front National. Au nom de cette accusation étayée par les réductions perfides des gaullistes, notamment Alain Juppé, les débats ont été totalement détournés et confisqués, enfin stérilisés.

Or il convient de rappeler qu’au-delà des cris d’orfraie et des effets de manche, la notion d’identité nationale n’est pas anodine sous la Ve République. C’est même une question centrale car fondatrice, puisqu’elle présida aux prétendues « indépendances » africaines. Celles-ci coïncidèrent avec la naissance de la Ve République, et avec une nouvelle définition de la France, conçue comme un pays essentiellement européen, c’est-à-dire blanc, gréco-latin et catholique. La France d’aujourd’hui découle de l’idée de l’identité nationale que se faisait de Gaulle, qui opposait « Français », « Arabes » et « Nègres ». Identité nationale par laquelle il justifia, en coulisses, la séparation qu’il organisa le plus souvent par la ruse ou par la force, il y a un demi-siècle.

Ainsi, de réductions en procès d’intention et en anathèmes, Nicolas Sarkozy assista, médusé, au total échec de son opération. L’« Identité nationale » avait certes défrayé la chronique sous les efforts de communication du gouvernement et les hurlements du reste du monde, mais faute d’avoir atteint son but fondamental, elle accoucha finalement d’une souris. Quelques mesurettes dérisoires, dans l’indifférence générale. Le principal demeura caché : la définition gaullienne de l’« identité nationale » telle qu’elle présida confidentiellement à la naissance du régime blanciste et à la nature profonde du système actuel, à la trappe ! Toutes ses conséquences pour le pays ? Circulez, y’a rien à voir…

C’est que le mur est épais… Et pas seulement côté français. Côté africain, aussi…


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Les Africains, pris dans le XXe siècle comme les Français et la plupart des autres terriens, ont été largement façonnés par l’idéologie de la guerre froide, qui voulait et par conséquent glorifiait la séparation franco-africaine et le retour aux sources pour la multitude (les élites en étant quant à elles dispensées, et les bienvenues dans le monde de la surconsommation à l’occidentale). Cette stratégie d’envergure intercontinentale appuyée par une propagande orchestrée au plan planétaire, à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur de la France, de Gaulle l’enfourcha pour mieux accomplir ses desseins, c’est-à-dire déjouer le métissage franco-africain, en vue d’organiser le néocolonialisme.

Dans ces conditions idéologiques, sans surprise, en l’an 2010, les bourgeoisies et les élites africaines actuelles, grandes bénéficiaires et actrices du système, mythifient à l’instar de leurs amis et complices français et occidentaux les luttes pour l’indépendance qui, le plus souvent, ont peu ou pas existé. Elles refoulent l’amour, l’attraction qu’exerçait la France sur leurs parents ou leurs grands-parents, et qu’elle exerce encore très souvent sur eux, sinon dans les cœurs, du moins dans les têtes. Formées à l’école occidentale, souvent passées par les universités françaises, anglaises ou américaines, adeptes du french way of life ou de son équivalent anglais ou américain, enfin, fait amusant, plus souvent qu’on ne le croit possédant la nationalité française, méprisant volontiers le petit peuple, ces bourgeoisies et ces élites tiennent une ligne idéologique somme toute parfaitement conforme aux desiderata de l’ancienne puissance coloniale devenue puissance néocoloniale.

Egalement bloqué, comme on le voit, sur le versant africain du mur, Nicolas Sarkozy a envoyé un autre camion de TNT dans le béton armé, cette fois à Libreville.

Effroi dans le public : Sarkozy exprimait dans la même phrase un secret, et même un tabou, et un mensonge partagé avec tout le public, et avec le reste du monde. Sarkozy rappelait aux Gabonais qu’en 1958, ils se voulurent Français, ou Franco-Gabonais, ce qui à un certain point est la même chose, et qu’ils ne voulaient donc pas de l’indépendance. Toutes choses que l’élite gabonaise, et plus généralement africaine, n’apprécie pas d’entendre. A cela, le plastiqueur Sarkozy a ajouté le mensonge de la soif d’indépendance et de liberté. Mensonge inattaquable car partagé très officiellement par la France et le reste du monde, dont l’Afrique, depuis des décennies. Bien entendu, le public s’est tu dans la salle, la presse africaine aussi. Quant à la presse française, elle a également fait semblant de n’avoir rien entendu… « Départementalisation, 1958, comment dites-vous ? »

Personne ne risquait donc de critiquer Sarkozy, qui pouvait ainsi allègrement mentir devant des centaines de personnes pas plus dupes que lui de ses mensonges… Mais la cargaison de plastic, là encore, fit pschitt !

Jamais en reste, avant, pendant et après ces gros paquets d’explosif nommés « débat sur l’identité nationale » et « discours de Libreville » qui ont tous les deux foiré comme c’était prévisible, Nicolas Sarkozy, qui avait prévu le coup, avait truffé ledit mur de petits bâtons de dynamite. Il a confié, pour ce faire, des missions et en confie encore.

Il expliqua, entre autres, à Brice Hortefeux, Nadine Morano et Gérard Longuet :

« Chacun d’entre vous va se charger de faire péter une connerie du vieux. Toi Brice, le « un ça va, mais faut que ça reste une ‘tite minorité ». Toi Nadine, la décolonisation soi-disant voulue par les Africains mais en fait décidée par nous pour les « bouter hors de France ». Toi enfin Gérard, le « corps français » qu’il faut préserver de la « bougnoulisation ». Evidemment, tu parles de « corps français », mais pas de « bougnoulisation », là ça ferait trop ! »

Rire autour de la table. Nicolas ajoute :

« Si avec tout ça y’a pas de réactions, si aucun de ces cons de médias gaullo-socialo-trotskystes ne fait le lien avec les vrilles de la Grande Zohra, c’est à désespérer ! »

Nadine Morano s’étouffe de ricanements. Gérard Longuet tranche :

« Ils sont si cons, tu sais, que je pense qu’ils vont encore taper à côté. »

Sarkozy (naïvement) : « Je ne sais pas… ça devient dur de taper à côté, à force... Faut dire que cette gauche est tellement pourrie…»

Pessimisme présidentiel ?

Interrogée sur France Inter le 11 mars 2010, au lendemain du « dérapage » de Gérard Longuet, Marie-George Buffet répondit : « Ce sont les énièmes propos inacceptables depuis des semaines et des semaines. Ce ne sont pas des dérapages (…) c’est une pensée politique (…) qui s’exprime à droite. »

En effet, Marie-George, une pensée, pas des accidents… Car ces délires en série n’en sont pas, ils ne sont pas une génération spontanée de bêtises diverses et avariées. Tout au contraire, ils sont bien l’expression d’un système qui appellerait, dans des conditions normales, dans un pays sans tabou et sans blocages retors, à la mise en accusation de ce système. Système blanciste, né il y a cinquante ans du cerveau de Charles de Gaulle et d’une partie de la classe politique française. Avec pour résultat la société française actuelle, en butte à ses minorités africaines, anciennes colonisées, et à l’Islam, que le régime en place a, en sa naissance, mis au ban de la République, et soumis à la tyrannie et au néocolonialisme, à la régression et au repli sur soi, dans une phénoménale marque de mépris.

Or cette mise en accusation du système de la Ve République blanciste est impossible : le PCF, et Marie-George Buffet, ne se sentent pas les épaules assez larges pour renier le concours que leurs prédécesseurs prêtèrent à Charles de Gaulle dans son largage de l’Afrique, et le soutien que les communistes, sur ordre de Moscou, et l’extrême-gauche lui apportèrent dans la rhétorique comme dans la pratique, au mépris de la volonté profonde des populations africaines de la France…

Plus vastement, pour diverses raisons, toute la gauche en est là : complice du largage, et par conséquent tenue d’épouser le discours officiel qui la protège en se protégeant lui-même.

Alors le 1er mars 2010, exaspéré par la solidité du mur, poussé à bout par l’hypocrisie générale et l’échec en série de tous ses stratagèmes, Nicolas Sarkozy a pété une durite. Il a saisi une grenade d’attaque dans l’espoir fou d’entamer le béton armé. Dans un geste erratique peut-être poétiquement inspiré par son visiteur russe Dimitri Medvedev, il a ordonné que soit saisi arbitrairement le véhicule de Zohra Benguerrah et Hamid Gouraï, fille et fils de Harkis, qui assiègent depuis bientôt onze mois le Palais Bourbon. Leur break où ils dorment depuis plus de dix mois a ainsi été confisqué par la police, avec toutes ses banderoles et son matériel de manifestation. Une façon de casser le mouvement qu’ils conduisent aux flancs de l’Assemblée Nationale et la Ve République blanciste, qui après avoir livré l’Algérie au FLN, lui livra leurs parents, pour le massacre, et enferma les survivants, ou plutôt les miraculés, dans des camps.

Dans son délire, des confins de son impuissance devant le mur indestructible, Nicolas Sarkozy pensait qu’en saisissant arbitrairement un véhicule, en le faisant disparaître de la circulation au mépris de toute procédure, il susciterait l’indignation médiatique, qui par ricochet enflammerait la classe politique et répandrait, éventrées, les poubelles de la Ve République blanciste grande largueuse de « bougnoules » et de « nègres ». Hélas, le malheureux Sarko a encore échoué, et la lâcheté silencieuse des médias de la Ve République blanciste a étouffé l’affaire. Pchitt ! une fois de plus…

Nicolas Sarkozy, dans sa volonté ardente de réconcilier la France avec son histoire, avec elle-même et par conséquent avec l’Afrique et tous ses enfants, dans son désir avide de faire éclater la vérité pour faire renaître la fraternité, ment et travestit l’histoire, couvre les dérapages fétides ou scandaleux en série de ses ministres et amis politiques, et persécute les Harkis du Palais-Bourbon… Se présenter comme la caricature du système et entraîner son parti l’UMP dans son hideuse déchéance : voilà qui s’appelle avoir le sens du sacrifice et de l’intérêt collectif !

Car devant tant d’ignominies accumulées, les Français sanctionnent bien sûr impitoyablement dans les urnes le monstre blanciste dont Sarkozy s’ingénie à jouer le rôle avec l’aide de sa clique. Une stratégie sacrificielle qui s’est déjà soldée dimanche dernier par ce que nombre de chroniqueurs et même d’analystes ont appelé une « branlée ».

Les Français auront l’occasion dimanche de poursuivre dans cette direction pointée, place Edouard Herriot, par les banderoles des Harkis du Palais Bourbon, Zohra Benguerrah, Abdallah Krouk et Hamid Gouraï, qui à l’approche de leur onzième mois de siège, l’œil noir, appellent « au vote sanction contre Nicolas Sarkozy » ce dimanche 21 mars 2010.

Car aveugles comme tous les autres à la sainteté de Sarkozy, ils ont juré sa perte.


Alexandre Gerbi




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1 Comments:

At 7/5/10 17:19, Blogger Mouvement Résistance Harkie said...

Alexandre nous te communiquons l'adresse de mon nouveau blog:
http://mouvementresistanceharkie.blogspot.com/

a très bientôt Hamid et Zohra.

 

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