17 nov. 2009

Les Harkis du Palais Bourbon accusent le député Jean-Michel Fourgous (UMP) d'injure raciste





Les Harkis du Palais Bourbon

accusent

le député Jean-Michel Fourgous (UMP)

d'injure raciste




par


Alexandre Gerbi
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A force, ça finit par faire bizarre, très bizarre...

Voilà bientôt 200 jours que Zohra Benguerrah, Abdallah Krouk et Hamid Gouraï, fille et fils de Harkis, vivent sur le trottoir de l’Assemblée nationale. Chaque matin depuis le 5 mai, place Edouard Herriot, ils déploient d’immenses banderoles accusatrices sous le nez des députés. Afin que Nicolas Sarkozy reconnaisse, comme il s’y était engagé pendant la campagne présidentielle, les éminentes responsabilités de l’Etat français dans la tragédie de leurs pères. Depuis le massacre des Harkis et des Algériens francophiles (entre 45.000 et 150.000 morts, voire davantage) jusqu’à la calomnie, en passant par les camps.

Seuls les médias pourraient sans doute acculer le pouvoir à sortir de son autisme, tant est grande en France la sympathie qu’inspire la cause harkie.

Or depuis plus six mois, la couverture médiatique de l’événement est quasi nulle.

Pourquoi ?

« Les médias bafouent la Charte du journaliste »

Hamid Gouraï a son idée sur la question :

« Les médias français s’autocensurent eux-mêmes. Ils calquent leur attitude sur celle des hommes politiques. Quitte à bafouer la Charte du journaliste, qui proclame le droit à l’information. C’est un signe de l’extrême dépérissement des principes démocratiques et républicains dans la France d’en haut contemporaine. Si un homme politique important parle de nous, alors on verra 150.000 journalistes de tout bord s’intéresser soudainement à nous… »

En attendant, la presse française, à l’instar de la classe politique, de droite comme de gauche, ferme bien sagement ses petits yeux et ses petites bouches.

Et pour cause : le martyre des Harkis fut la conclusion logique et implacable du largage anti-« bougnoulisation » de l’Afrique, dont l’Algérie fut l’atroce point d’orgue. Un gigantesque scandale que la très affaiblie Ve République blanciste et sa superstructure politico-médiatique, sacrifiant à une stratégie délétère vieille de cinquante ans, tentent de continuer de dissimuler au peuple français. Mentir encore et toujours au peuple, le pays dût-il s’en disloquer. Mais l’essentiel n’est-il pas, pour toute sorte d’intérêts croisés, de préserver l’image de marque d’un système aux abois ?

« Sales Harkis, retournez chez vous en Algérie ! »


Zohra Benguerrah constate :

« Depuis six mois, alors que nous ne demandons qu’à dialoguer, seuls deux députés sont venus nous voir, en septembre. Ils nous ont dit qu’ils poseraient une question à notre sujet au gouvernement dans l’hémicycle, et nous attendons toujours… En revanche, aucun député de l’UMP n’est venu nous voir. Bien au contraire, le député-maire UMP d’Elancourt, M. Jean-Michel Fourgous, est venu à deux reprises nous injurier et nous menacer. »

Abdallah Krouk explique :

« Le 27 octobre au matin, M. Fourgous est arrivé et a hurlé, sur le trottoir d’en face : « Sales Harkis, retournez chez vous en Algérie avec vos banderoles, vous êtes la honte de la France ! Vous avez un problème psychologique, vous nous faites chier ! Je vais vous casser la figure ! » Mais nous ne sommes pas tombés dans le piège. Au gendarme qui s’approchait pour le calmer, M. Fourgous a brandi sa carte de député. Et le gendarme n’a plus bougé. »

Hamid Gouraï commente :

« Nous avons déposé plainte contre M. Fourgous auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris. Ce comportement raciste est indigne et intolérable de la part d’un député de la République, sa place n’est plus à l’Assemblée nationale. Nous avons également écrit au président de la République afin que des mesures soient prises à l’encontre de M. Fourgous ».

« De Gaulle était un traître à la République »


Hamid poursuit :

« N’en déplaise à M. Fourgous et à ses amis, nous sommes Français, même si nous sommes traités en sous-Français depuis des décennies. Comme le rappellent nos banderoles qui exaspèrent M. Fourgous, le général de Gaulle a fait délibérément massacrer les Harkis sous prétexte que les Harkis et les Algériens auraient « bougnoulisé » la France et transformé son village en « Colombey-les-Deux-Mosquées ». C’est aussi pour cela que de Gaulle a livré l’Algérie au FLN, pour qu’il fasse le ménage et impose un lavage de cerveau aux Algériens qui majoritairement préféraient rester Français ».

Zohra ajoute :

« De Gaulle était un raciste et un traître à la République. Il a trahi la France et les Français, Algériens et Noirs africains y compris. »

Abdallah prévient :

« Les députés peuvent nous mépriser, nous injurier, nous menacer. Nous avons l’Histoire avec nous. En mémoire de nos pères qui sont restés fidèles jusqu’à la mort au drapeau tricolore, nous n’abandonnerons jamais le combat. C’est l’honneur de la France que nous défendons, en même temps que celui de nos pères. Nous resterons ici, des années s’il le faut, jusqu’à ce que M. Sarkozy tiennent ses engagements. Nous sommes galvanisés. Le froid, la pluie, les conditions de vie que nous subissons ici ne sont rien comparés aux souffrances de nos pères. Notre combat est la preuve suprême que nous sommes Français, même si cette dignité nous a été refusée, comme le prouvent le mépris et les injures que nous avons subies, entre autres, de M. Fourgous ».

L’identité nationale commence par les Harkis


Zohra, emmitouflée pour déjouer le froid, conclut :

« Les députés passent sans nous voir, la presse nous ignore, l’Elysée se tait. Dans leur luxe, quand ils mangent le dimanche avec leurs enfants, est-ce qu’ils pensent à nous qui mangeons dans la voiture en novembre ? Ont-ils conscience du mal qu’ils nous ont fait ? Car le mépris que nous vivons ici depuis six mois est le même mépris qui a provoqué la tragédie de nos pères… »

Hamid complète :

« Et après ça, ils nous parlent d’identité nationale ! Définir l’identité nationale, cela implique d’abord de cesser de traiter les Harkis comme des non-Français. »

Voilà qui s’appelle enfoncer une porte ouverte verrouillée à triple tour…



Alexandre Gerbi




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2 Comments:

At 19/11/09 16:08, Blogger Christian Migliaccio said...

Cher(e)s Soeurs et frère Harkis, vous êtes l'expression même de la félonie Gaulliste. Je suis aussi harki (Harki blanc comme l'a déjà dit Monsieur Forzi. J'ai été Maghazni (SAS) DURANT TOUTE LA GUERRE d'Algérie 1958/1962, mon seul crime après avoir aidé les populations arabo berbère de la sous admministation française du sous développement de cette même population gérée par la France, nous n'avons pas droit à l'indemnisation (l'impôt du sang versé) parce que nous sommes pou nous étions des français de droit commun, nous n'avons pas droit à l'allocation de reconnaissance. je suis né en Algérie de parents et grandd parent nés en Algérie. Monsieur Sarkozy dans ses discours mensongés a dit qu'il ne devait plus y avoir de différence entre tous les serviteurs de la nation qui ont risqué leur vie pour un peu plus d'un euro ^par jour, un bel effet d'annonce comme tant d'autres. Vous dites que vous êtes traités de "bougnoules" que devrais-je dire, car moi d'après le gouvernement Godillots je vaut encvore moins que vous Pauvre France.
Si vous m'acceptez je suis prêt à venir partager avec vous votre sort à dormir dehors à manger ce que les français jette journellement dans leurs poubelles, je viendrais volontiers faire honte à ce peuple de dégénérés en commençant par ces députés félons aveuglé par l'artgent sans honneur.
Je suis un français de la-bas donc une raclure de français comme le pensait le sinistre de Gaulle. Le FLN m'a condamné à mort, m'a éxécuté (une blasse en plein coeur, mais je ne suis pas mort, Dieu m'a permis de vivre, alors que j'avais 17 ans pour énoncer la félonie de de Gaulle, j'ai 71 ans et mourrir sur le trottoir vomme cela aurait du^être le 2 juin 1956, je suis prêt à le faire avec vous pour faire honte aux média asphyxié par le lucre et le fisc je suis titulaire Chevalier de la légion d'honneur , Médaille militaire 4 citations une blessure Pour moi la France ce ne sont pas les Français, mais son drapeau tricolore auquel j'ai ajouté le rouge de mon sang
Courage Cher(es) frères et soeurs, si vous voulez de moi je viensvous rejoindre et partager avec vous notre sort commun de pestiférésde la République.
Christian Migliaccio

 
At 25/11/09 06:43, Blogger Aetius said...

Quelle honte pour notre pays...
J'ai 20 ans, n'ai aucun lien avec l'Algérie, mais j'ai acheté votre bouquin M. Gerbi, et j'ai compris beaucoup de choses... Bravo et longue vie à vos idées, je souhaite qu'un jour la vérité éclate dans les médias !

 

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