16 avr. 2007

Profil d’une « Révolution »

Présidentielle 2007



Profil d'une "Révolution"

étranges souvenirs et capiteux secrets

pour une nouvelle histoire d’amour



A François Manga-Akoa
et à Hélie Denoix de Saint Marc




L’essentiel est de savoir ce que l’on veut et où l’on va.
Or, cela, je le sais : faire prédominer sur tous les autres le devoir social,
le devoir d’arracher ce pays à la décomposition et à la ruine.
Non pas par un changement des formules constitutionnelles,
remède empirique et passager,
mais par une violente réaction sur les mœurs,
les énergies et les inquiétudes.

Lyautey


L’Afrique, pour ainsi dire absente du débat politique français depuis des décennies, a occupé une place sans précédent dans la précampagne présidentielle 2007.

Inquiétude face à l’immigration, crise des banlieues, vertiges de la repentance, sentiment persistant du déclin… Pour toute sorte de raisons, après une éclipse de près de cinquante ans, le continent noir s’impose à nouveau dans le débat politique français.

Singulièrement, ce retour s’accomplit alors que le mot « révolution » revient souvent dans la bouche des candidats[1]. Or, il est bon de s’en souvenir, c’est d’une grave question africaine qu’est née, en mai 1958, la Vème République. Dans un climat, à l’époque, justement, révolutionnaire…

Une fois dénoué l’épisode présidentiel, il faudra au gouvernement sorti des urnes définir les conditions d’une politique africaine aux enjeux cruciaux. Et, sans doute, s’il veut échapper aux ornières du passé, le gouvernement devra se doter, en ce domaine, d’un nouveau regard.

Quel pourrait être ce nouveau regard ? Au cœur de la campagne présidentielle, je voudrais avancer une hypothèse…

* * *

La France de 2007 a changé. Au lieu de demeurer, selon le vœu du général de Gaulle, une « petite minorité »[2], les ressortissants africains sont venus s’établir par millions dans l’Hexagone. Non pas seulement poussés par la misère. Mais aussi parce que nombre d’entre eux, jusqu’au fond de la brousse, gardent de la présence française un souvenir ému et considèrent, aujourd’hui encore, pour aussi étonnant que cela puisse paraître, la France comme leur pays.

Paradoxalement, plongés dans le chaudron de nos banlieues, les enfants de ces mêmes immigrés africains deviennent, trop souvent, hostiles à la France et au peuple français. Mais c’est que l’école et l’histoire officielle leur ont inlassablement répété, et leur répètent encore, que leurs pères n’aimaient pas la France et qu’ils se sont battus, ont versé le sang pour se débarrasser d’elle.

Or en parlant ainsi, la Vème République a menti, et travestit l’histoire franco-africaine. Loin de se réduire à un tissu de haines, l’histoire commune est aussi une extraordinaire et poignante histoire d’amour.
* * *
Arbre qui cache la forêt coloniale, l’Algérie et sa décolonisation ont fait, depuis cinquante ans, l’objet d’innombrables études tandis que l’Afrique noire a beaucoup moins passionné historiens et intellectuels. Pourtant, il gît au fond de la mémoire africaine d’étranges souvenirs et de capiteux secrets qui, si on prend le temps de les examiner sérieusement, pourraient bien éclairer la crise que traverse la France d’aujourd’hui, et ouvrir d’étourdissantes perspectives…

Quels sont donc ces souvenirs et autres secrets qu’abrite, en son sein, la silencieuse âme africaine ?

Comme le rappelait Emile-Derlin Zinsou[3] lors d’un colloque en 1985, après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des leaders d’Afrique subsaharienne ne réclamaient pas l’indépendance, mais l’égalité politique. Leur donner satisfaction aurait provoqué une métamorphose du peuple français. Le Parlement s’en serait trouvé fortement marqué, tout comme le gouvernement. A terme, le président de la République aurait probablement été un « homme de couleur ».

La IIIème République avait promis la citoyenneté française aux « indigènes » de l’Outre-Mer. Mus par cet espoir, durant les deux guerres mondiales, des dizaines de milliers d’Africains versèrent leur sang pour la France. Mais après 1945, sous les IVème et Vème Républiques, craignant que « la reine Makoko puisse renverser le gouvernement français » (J. Moch) et que la France devienne « la colonie de ses colonies » (E. Herriot), la majorité des hommes politiques français, de droite comme de gauche, ne surent se résoudre à accomplir cette « révolution » démocratique que tant d’Africains espéraient depuis des décennies, et que les masses réclamaient à présent par l’intermédiaire de leurs représentants.

Un refus d’autant plus difficile à justifier que tous les sondages de l’époque semblent attester que le peuple métropolitain était majoritairement favorable à ce grand saut. Dans la douloureuse expérience des guerres mondiales, les peuples de la Métropole et de l’Outre-Mer avaient forgé, comme nous l’a rappelé le film Indigènes[4], une puissante fraternité…

Pourtant, la classe politique française choisit de se séparer des neuf dixièmes de son territoire et des trois quarts de sa population (ces dizaines de millions de « Nègres » et autres « Bougnoules » qu’elle ne voulait pas reconnaître comme Français) au nom d’une certaine idée qu’elle se faisait de la France. Ce choix mûrement réfléchi, le général de Gaulle se chargea de l’exécuter.

* * *
Certes, le général de Gaulle eût probablement souhaité qu'une Communauté française continuât d’exister ; seulement, le Général voulait que cette Communauté demeurât sous la domination exclusive de la France métropolitaine, avec une Afrique en définitive vassalisée, ce qui était évidemment une absurdité, et pire : un scandale de nature anti-démocratique. En d’autres termes, Charles de Gaulle caressait un rêve (ou un cauchemar...) impossible, et il le savait.

Les murs ayant des oreilles, c’est à voix basse qu’il confia d’ailleurs à Alain Peyrefitte, en juillet 1962 : « (…) vous savez, c’était pour nous une chance à saisir : nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d’égalité. Nous avons échappé au pire ! (...) » Homme à la lucidité proverbiale, le Général savait que ce qui guettait la Communauté franco-africaine, une fois lui, de Gaulle, disparu (et son grand âge plaçait cette échéance, au plus tard, à moyen terme), c’était que les Africains obtinssent ce qu’ils avaient toujours réclamé : l’égalité.

Avec pour conséquence directe, compte tenu des réalités démographiques, selon ses propres termes, la « bougnoulisation » du peuple français (pour reprendre le mot du Général), du parlement français, voire du gouvernement français (ou plutôt franco-africain...).

Charles de Gaulle murmurait encore à Alain Peyrefitte : « C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »[5]

Il lui fallait donc, non pas de gaîté de cœur, mais afin d’esquiver ce qu’il estimait être un mortel écueil pour la « certaine idée » qu’il s’était toujours faite de la France, opter pour la seule solution efficace : la décolonisation.

Il expliqua à Alain Peyrefitte, toujours à voix basse, en 1962 : « (...) Au Gabon, Léon M’Ba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d’un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut. Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l’autonomie, puis de l’indépendance ».

Dans mon livre, j’expose la façon dont le Général s’y prit pour atteindre ce but, négociant en sous-main, durant l’automne-hiver 1959-1960, notamment avec Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita. Au terme de pourparlers secrets, l’indépendance pleine et entière fut accordée à la Fédération du Mali.

De ces négociations très privées entre de Gaulle, Senghor et Keita, il ressortit que, devenue indépendante, la Fédération du Mali, groupant le Sénégal et le Soudan français, toucherait davantage d’argent de la France qu’elle n’en recevait jusque-là dans le cadre de la Communauté… Loin de recevoir les foudres du Général comme Sékou Touré à peine un an plus tôt, les sécessionnistes se voyaient ainsi accorder une véritable « prime à l’indépendance ». Autant dire que le chef de l’Etat français, en principe garant suprême de la Communauté, encourageait sa dislocation à coups de millions de francs…

Un arrangement négocié bien entendu à l’insu de tous, et surtout dans le dos des autres dirigeants africains, en particulier de Félix Houphouët-Boigny, l’éternel rival de Senghor, que l’habile Général accula ainsi, malgré lui, à la sécession.

Mais il y a plus étonnant encore.

Une loi constitutionnelle fut votée en mai-juin 1960, afin de permettre aux Etats concernés d’accéder à l’indépendance sans passer par un référendum, contrairement à ce qu’exigeait jusque-là la Constitution de la Communauté[6].

J’invite chacun de vous, chers amis, à s’interroger sur la raison pour laquelle il fut jugé plus sage de ne pas consulter les peuples, bien que le droit de ceux-ci à « disposer d’eux-mêmes » fût régulièrement mis en avant par les plus hautes autorités…

* * *
La décolonisation permit d’esquiver efficacement le métissage du peuple français, et ses conséquences directes, celui du parlement et même du gouvernement français.

Pourtant, on aurait tort de réduire la décolonisation voulue par une certaine France à un simple calcul civilisationnel. Ce que l’on pourrait appeler un « apartheid à la française » visait, aussi, à organiser le néocolonialisme[7].

Si les Etats africains étaient restés liés à la France dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Car par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu, par conséquent, procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.[8]

Au contraire, les prétendues « indépendances » furent conçues, dès l’origine, comme de véritables tremplins du néocolonialisme. Loin de mettre un terme au colonialisme, la « décolonisation » orchestrée par Charles de Gaulle avec la complicité de la majorité de la classe politique métropolitaine, visait en réalité la poursuite de l’exploitation de l’Afrique sans que les peuples n’en bénéficient. De ce point de vue, en dépit des trompe-l’œil sémantiques, non seulement la décolonisation n’en fut pas une, mais elle fut en définitive très exactement le contraire.

En ce sens et paradoxalement, serais-je tenté d’ajouter en reprenant une célèbre formule de Lénine, on pourrait dire que la décolonisation, loin d’être une défaite du capitalisme, fut en réalité son « stade suprême », doublé d’un autre stade suprême : celui d’une forme rampante du racisme.

Un choix réactionnaire décidé par un « officier de filiation nationaliste et conservatrice, voire monarchiste » (Pierre Viansson-Ponté), aux yeux de qui la France était « avant tout une nation de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». Or, comme nous l’avons montré dans l’Histoire occultée, une telle conception de la « francité » s’oppose, de toute évidence et radicalement, aux valeurs de la République héritées de la Révolution de 1789.
* * *
Par la suite, lorsque la décolonisation fut un fait accompli, un large consensus affirma que l’Afrique noire avait réclamé avec force son indépendance, au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». La revendication fondamentale de nombre d’Africains, l’égalité politique dans la République, fut frappée du sceau de l’amnésie officielle. L’attachement, complexe et puissant, qu’éprouvaient tant de femmes et d’hommes d’Afrique pour la France, devint tabou. Les Africains furent renvoyés, de façon exclusive, à leur « africanité », leur pernicieuse part de « francité » devant désormais céder le pas, afin de conjurer tout retour éventuel à une dangereuse revendication d’unité franco-africaine. Enfin, les figures historiques de l’indépendantisme, bien que minoritaires, furent exaltées et érigées en modèles, et surtout présentées comme seules représentantes de la volonté populaire.
* * *

Nous sommes les tristes héritiers de cette stratégie et de la vision tronquée de l’histoire qui l’accompagna.

Alioune Diop écrivait en 1947 : « (...) Or, le développement du monde moderne ne permet à personne ni à aucune civilisation naturelle d'échapper à son emprise. Nous n'avons pas le choix. Nous nous engageons désormais dans une phase héroïque de l'histoire. (...) Nous autres, Africains, nous avons besoin surtout de savoir ce qu'est un idéal, de le choisir et d'y croire librement mais nécessairement, et en fonction de la vie du monde. Nous devons nous saisir des questions qui se posent sur le plan mondial et les penser avec tous, afin de nous retrouver un jour parmi les créateurs d'un ordre nouveau. (...) L'Europe est créatrice du ferment de toute civilisation ultérieure. Mais les hommes d'Outre-Mer détiennent d'immenses ressources morale (de la vieille Chine, de l'Inde pensive à la silencieuse Afrique) qui constituent la substance à faire féconder par l'Europe. Nous sommes indispensables les uns aux autres. » « Car il est certain qu'on ne saurait atteindre l'universalisme authentique si, dans sa formation, n'interviennent que des subjectivités européennes. Le monde de demain sera bâti par tous les hommes. Il importe seulement que certains déshérités reçoivent de l'Europe, de la France en particulier, les instruments nécessaires à cet édifice à venir[9]. »

Et Léopold Sédar Senghor : « Si l’on veut y réfléchir, ce rôle de creuset de culture a toujours été celui de toute grande civilisation, de la française en particulier. Cette usine dévorante qu’est la tête française a besoin, pour ne pas tourner à vide, d’un afflux constant de matière première humaine et d’apports étrangers. » « Depuis la pré-renaissance, la France a reçu, successivement, les apports gréco-latins, italiens, espagnols, anglo-saxons. Depuis le XIXe siècle, c’est l’afflux des éléments « barbares », et j’emploie ce mot avec une humble fierté[10]. »

Pour les Français comme pour les Africains, il est aujourd’hui grand temps d’accomplir une juste et saine « révolution », dont ne sortiront pas intactes certaines idoles.

Après avoir dit la vérité, toute la vérité, sur la décolonisation, en osant mettre en lumière ses dessous les plus inavouables, il faudra, sans rien taire des heures atroces du colonialisme, accorder aux pages d’amour de la colonisation franco-africaine toute la place qu’elles méritent dans les livres d’histoire.

Les belles Signares, le roi Makoko, Pierre Savorgnan de Brazza et le grand Esprit N’Koué M’bali, Faidherbe et Schœlcher, Blaise Diagne, Robert Delavignette, Gaston Monnerville, Lamine Guèye, les tirailleurs sénégalais, mais aussi Toussaint Louverture et le général Dumas… Autant de noms glorieux qu’il faut rappeler à la jeunesse.

Alors seulement un projet concret, ferment de réconciliations profondes, pourra prendre corps, dans une identité plurielle crânement assumée sur deux continents. De riches retrouvailles placées sous le signe de l’enseignement, du développement et de la justice sociale, de la culture, de la République laïque et de la démocratie ; toutes forces garantes les unes des autres, au nord comme au sud de la Méditerranée. Pour l’Afrique autant que pour la France.

C'est-à-dire aussi – puisqu’il faut savoir parler à la fière échelle des siècles – pour toute l’humanité.
A. G.



[1] « Il est temps de réagir. Je vous propose d’accomplir ensemble quatre révolutions (…) » (Nicolas Sarkozy, Université d'été des Jeunes Populaires, Marseille, 03/09/2006). « Cette révolution démocratique indispensable pour mener des réformes durables (…) » (Ségolène Royal, Discours de Frangy, 20/08/2006). « C'est l’ancien régime qui nous accable, nous devons être des militants de la révolution civique dont la France a besoin.» (François Bayrou, La révolution civique, discours d’Issy-les-Moulineaux, 10/06/2006). « Louis Aliot, secrétaire général et adjoint au directeur de campagne (du FN) (…) promet une "révolution douce". » (Le Monde, 21/12/2006).
[2] « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns (…), mais il faut qu’ils restent une petite minorité. » Cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle. Pour une citation plus complète, voir infra.
[3] Ancien président du Dahomey (l’actuel Bénin). A titre d’exemple, « (...) les Indépendants d'Outre-Mer (OIM) (menés par Senghor) réclamèrent une République fédérale française une et indivisible. Les textes et les discours le disaient bien : c'était pour mieux rester dans l'ensemble français et consolider celui-ci contre toute dispersion.» Emile-Derlin Zinsou, La Décolonisation de l’Afrique vue par des Africains, Ed. L’Harmattan, 1987, p. 48.
[4] De Rachid Bouchareb, 2006.
[5] Cité par Alain Peyrefitte, in C’était de Gaulle.
[6] « Loi constitutionnelle n° 60-525 du 4 juin 1960, tendant à compléter les dispositions du titre XII de la Constitution ».
Article unique.
I.-Il est ajouté à l’article 85 de la Constitution un alinéa ainsi conçu :
« Les dispositions du présent titre peuvent être également révisées par accords conclus entre tous les États de la Communauté ; les dispositions nouvelles sont mises en vigueur dans les conditions requises par la constitution de chaque État. »
II.- Il est ajouté à l'article 86 de la Constitution des alinéas 3, 4 et 5 ainsi conçus : « Un État membre de la Communauté peut également, par voie d'accords, devenir indépendant sans cesser de ce fait d'appartenir à la Communauté. « Un État indépendant non membre de la Communauté peut, par voie d'accords, adhérer à la Communauté sans cesser d'être indépendant. « La situation de ces États au sein de la Communauté est déterminée par des accords conclus à cet effet, notamment les accords visés aux alinéas précédents ainsi que, le cas échéant, les accords prévus au deuxième alinéa de l'article 85. »

Les autorités françaises présentèrent ce chambardement constitutionnel comme un ajustement visant à faciliter l’entrée de nouveaux territoires dans la Communauté. En réalité, quelques mois plus tard, cette modification rendit surtout possible l’éclatement de ladite Communauté en empêchant les peuples d’entraver, par leurs suffrages, le processus…
[7] « A partir de sa victoire aux élections de 1948, le Parti national entendait asseoir la domination blanche sur des structures juridiques, économiques et politiques fondées sur la discrimination raciale. La création des bantoustans visait à « permettre au pouvoir blanc de se débarrasser des revendications politiques émanant des populations noires à faible potentiel de développement, tout en continuant à disposer d'une main d'œuvre à bon marché » (Graeff 13 ; in Graeff, Christian, Ambassadeur de France, Président de l'Organisation pour la Coopération Industrielle et l'Investissement entre l'Afrique du Sud et la France. « L'Afrique du Sud d'hier à demain, » Futuribles - analyse et prospective, juin 1995.) In La citoyenneté dans la « nouvelle Afrique du Sud » de Claude Féral (Université de La Réunion, Groupe de Recherches sur l’Afrique du Sud (Observatoire de Recherches sur les Anciennes Colonies et leurs liens avec l’Europe – O.R.A.C.L.E.)).
Remarquons que la définition (en italique) conviendrait dans une large mesure à la décolonisation franco-africaine, aussi bien dans ses phases de transition (Loi-cadre Defferre, Communauté) que dans sa conclusion (décolonisation) et ses suites (néocolonialisme).
[8] Ce que la IVème République avait du reste, cahin-caha, commencé de faire…
[9] In Présence Africaine, numéro 1, 1947, pp. 13-14.
[10] Cité par Alain Blérald in Négritude et Politique aux Antilles, Ed. Caribéenne, 1983.

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